C'est une bien triste nouvelle que nous avons apprise la semaine dernière : Otchum du Songe d'une Nuit Polaire nous a brutalement quittés, à l'âge de 3,5 ans.

Un matin, ses propriétaires constatent qu'il est prostré et qu'il refuse de s'alimenter, ce qui ne lui ressemble pas. Ils lui prennent la température : plus de 40°C ! Ils partent donc sans tarder chez leur vétérinaire, qui diagnostique contre toute attente une maladie rénale... chronique ! Chronique ? Si tel devait être le cas, il y a fort à parier que ses maîtres s'en seraient rendu compte bien avant... Pis, le vétérinaire leur annonce tout de go qu'Otchum n'en a plus que pour 48 heures à vivre. Il refuse de l'hospitaliser : il n'y a plus rien à faire, selon lui.

Incrédules, les propriétaires d'Otchum décident de prendre l'avis d'un second vétérinaire qui, lui, établit le bon diagnostic : une leptospirose, que viendront confirmer les analyses de sang. Il s'agit d'une grave maladie d'origine bactérienne − qui peut se transmettre au chien comme à l'homme, par voie orale ou cutanée −, véhiculée notamment par... les rats ! Il suffit que le chien boive dans une flaque d'eau souillée par l'urine de ces sales bestioles, se baigne dans une mare contaminée (la bactérie se développe en milieu humide et stagnant) ou marche sur un sol souillé alors qu'il a ne serait-ce qu'une microcoupure aux coussinets, et les germes sont susceptibles de passer dans son corps, pour aller attaquer les reins et le foie notamment.

Les symptômes sont multiples (insuffisance rénale aiguë, fort abattement, refus de se nourrir, vomissements et diarrhées parfois avec du sang, etc.) et le pronostic, très sombre : si le chien parvient à s'en sortir, c'est le plus souvent au prix de lourdes séquelles.

Bien sûr, Otchum était dûment vacciné : dans le fameux CHLPPi que tout propriétaire de chien se doit de faire chaque année, le L correspond en effet à la leptospirose. Comment Otchum a-t-il pu, dans ces conditions, développer la maladie ? Il se trouve que les vaccins actuellement commercialisés ne concernent que les 2 ou 3 souches les plus fréquentes de la maladie... sur les 8 ou 9 présentes sur le territoire !

Otchum, qui était, comme tout Husky, d'une constitution résistante, a lutté pendant une dizaine de jours, mais la perte de temps consécutive au mauvais diagnostic du premier vétérinaire a retardé son hospitalisation (avec perfusion et traitements antibiotiques intensifs), ce qui n'a pas joué en sa faveur.

Que retenir de cette triste nouvelle ? Même quand on respecte scrupuleusement le calendrier de vaccination, la protection d'un chien n'est jamais garantie à 100 %, surtout quand on vit à proximité de points d'eau (étangs, lacs, berges d'un canal).

Toutes nos pensées émues vont à Anaïs, à Stéphane et à leur magnifique petit loup qui a rejoint − bien trop tôt − le paradis des Huskys.